La mérule est un champignon supérieur, sa partie végétative est un ensemble de filaments très fins, appelées hyphes, qui parcourt toute la masse du bois attaqué en suivant les cavités des cellules et en perforant leurs parois pour passer d’une cellule à l’autre.
A la surface des bois infestés, les hyphes s’agglomèrent ou s’enchevêtrent souvent pour former, soit une toile grisâtre (rappelant une toile d’araignée), soit des cordonnets brunâtres ou gris plombé souvent ramifiés en palmettes.
Lorsque l’attaque est assez avancée, le champignon forme ses fructifications qui apparaissent comme des larges lames, de consistance feutrée, appliquées sur le bois. La bordure est blanche, le centre est plissé en alvéoles plus ou moins régulières et coloré brun-rouille par les milliards de spores émises par la surface.
Ces spores forment une poudre facilement transportée par les courants d’air.
Les hyphes sécrètent une enzyme qui hydrolyse la cellulose du bois, la lignine n’est pas décomposée. Si les conditions de température et d’humidité sont favorables au champignon, le bois est rapidement réduit en une substance jaunâtre ou brunâtre, cassante, sèche qui se clive en trois plans rectangulaires comme du bois carbonisé (pourriture cubique) et n’offre plus aucune résistance mécanique.
La mérule attaque surtout des bois résineux, mais aussi les feuillus : notamment le chêne. C’est le taux d’humidité du bois (supérieur à 22%) et la température (entre 20° C et 26°C) qui permet le développement du champignon qui peut détruire en quelques mois les pièces de bois qu’il a envahies.